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16/10/2020

Point de marché automne 2020

Frénésie immobilière... et en même temps....

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Le marché de cet automne 2020 est évidemment un peu particulier, mais si la gravité de la crise sanitaire et économique est avérée, comme en témoignent le nombre de personnes touchées par la covid et l’évolution du PIB (-9% attendu en France selon l’OFCE pour 2020), il est un secteur qui fait bien mieux que résister : l’immobilier résidentiel.

Si un net rebond a été observé dans les grandes agglomérations françaises à la fin du printemps et au début de l’été (effet de rattrapage), il a été nettement accentué dans les lieux de villégiature du sud de la France et de la côte Atlantique… la côte basque et le sud des Landes illustrent parfaitement cette lame de fond. Explications.

Le marché « premium » des côtes basques et landaises est historiquement (et principalement) porté par les résidences secondaires, pour l’achat de maisons ou d’appartements de vacances. Si ces derniers sont encore majoritaires, ils sont talonnés par une clientèle de néo-résidence principale (RP), « switchant » la RP dans une grande métropole pour un domicile familial autour de Biarritz ou de Saint-Jean-de-Luz. Le confinement a pu en effet révéler un recentrage des priorités : faire évoluer sa famille dans un lieu sain, avec un extérieur, ou offrant une vie tout à pied, loin des transports en commun et des embouteillages. Quelques allers/retours en train ou en avion alliés au télétravail permettant pour bon nombre de garder son « activité d’avant » avec la « vie d’après ».

Mais cette hausse du nombre de ventes (+57% en 2020 au sein de nos 3 agences de Biarritz, Saint Jean de Luz et d’Hossegor) est portée aussi par le souhait de sécuriser son patrimoine dans la pierre. Les taux d’intérêts toujours aussi bas, combinés à la création monétaire (« Quantitative Easing », le QE) générée depuis des années par les banques centrales (européenne et américaine notamment) profitent à certains pans de l’économie, et sont réinvestis dans la meilleure valeur refuge qui soit : l’immobilier.
C’est ainsi que nous observons le plafond de verre des prix des transactions continuer à grimper toujours plus haut (avec un record à 40KE/m2 atteint pour un appartement de 200 m2 !).

Cette création monétaire générée par le « QE » des banques centrales n’arrive pas à générer une inflation classique, mais une inflation essentiellement ciblée sur l’immobilier, et en particulier sur l’immobilier premium, car la demande est bien supérieure à l’offre. Une région comme la nôtre offre aussi un refuge au sens propre du terme, qui en plus peut apporter une certaine rentabilité locative.

Du côté de la location saisonnière, ces 6 derniers mois ont également dépassé tous les records : un printemps exceptionnellement bien rempli (certains locataires n’hésitant pas à offrir 100.000€ pour les 3 mois suivant le début du confinement), et une haute saison pleine à craquer, du fait de l’afflux d’une clientèle française ne pouvant partir aux 4 coins du monde, pour mieux (re)découvrir notre belle région avec tous ses atouts liés à notre géographie variée et à notre savoir (bien) vivre.  Cette année, les demandes ont afflué pour les vacances de La Toussaint et nous attendons un renforcement de cette tendance pour Noël.

Cette frénésie peut-elle durer encore longtemps ? C’est évidemment bien difficile d’apporter une réponse avec certitude. Depuis la seconde moitié du XIX° siècle, des cycles économiques d’une dizaine d’années (dénommés cycles Juglar) se succèdent. L’économie mondiale est sous perfusion avec les taux bas et la création monétaire, tenant à bout de bras l’économie, bien mise à mal par les mesures sanitaires. Le marché parisien, véritable moteur de l’immobilier français commence à caler depuis 6 semaines, avec nettement plus de vendeurs (+50% environ chez Barnes Paris), et une raréfaction des acquéreurs (les étrangers étant aux abonnés absents). La hausse des prix à Paris a alimenté ces dernières années la hausse des prix sur la côte basque. Si la légère baisse des prix observée depuis septembre venait à se confirmer, cela pourrait non seulement mettre un coup d’arrêt à la hausse des prix dans notre région, mais cela pourrait « gripper » cette fièvre acheteuse. D'autant plus que les conditions d'obtention de crédit se durcissent.

Mais en même temps, la pression démographique observée ne semble pas prête de ralentir, et continue à mettre sous pression le marché immobilier sur la côte basque.
Le rôle de l’agent immobilier doit-il être celui d’un modérateur dans l’emballement du marché, ou celui d’un dynamiseur entre l’offre et la demande ?

Grâce à notre très bonne connaissance du marché, et des moyens mis en œuvre pour répondre avec attention à l’offre et à la demande, nous essayons sans cesse de trouver un juste équilibre. Cela est particulièrement ambitieux dans les temps qui courent, mais nous sommes heureux de tout mettre en œuvre pour réaliser cet objectif et bien vous conseiller dans la réalisation de votre projet immobilier au Pays Basque.

Philippe Thomine-Desmazures